Mot du président de la FFMVT

La Médecine a vécu des évolutions et des révolutions ces dernières décennies.
Nos découvertes scientifiques ont permis de gagner en espérance de vie.
Un élément intéressant est aussi l’attribution du Prix Nobel de Médecine 2015 à Youyou Tu, chercheuse en pharmacie chinoise, pour l’Artemisine découverte en 1972, une substance active issue de la plante chinoise Artemisia annua dont les vertus médicinales sont connues depuis des millénaires en Chine et qui s’avère, aujourd’hui, être un traitement de référence contre le paludisme.
Lorsque la Science s’ouvre aux diverses approches et cultures, elle peut en extraire le meilleur.

Pour ma part, je suis médecin interniste et infectiologue. J’ai choisi la Médecine Interne car elle est très vaste et passionnante. Elle a l’ambition de décrypter toutes les maladies et de toujours apporter une réponse thérapeutique.
Et pourtant, dans ma pratique quotidienne, depuis plusieurs années, je suis confronté à une problématique humaine et scientifique encore non résolue. En effet, de nombreux patients, en souffrance globale et sans diagnostic, voient leur vie basculer d’un point de vue professionnel et très souvent personnel. J’ai constaté personnellement, avec je l’avoue des propositions thérapeutiques non basées sur les preuves scientifiques, des évolutions spectaculairement favorables avec des traitements allopathiques et/ou naturopathiques.
Bien sûr, un certain nombre de confrères évoquent un phénomène « placebo » mais lorsque la proportion de patients concernés par cette rémission ou amélioration frôle les 80%, il y a lieu de se poser des questions ! A l’évidence, nous manquons de connaissances scientifiques sur une ou plusieurs pathologies reliées ou non qui intègrent les Maladies Vectorielles à Tique.
Les Borrélioses sont une partie émergée voire immergée de la problématique.
Un autre élément important de mes considérations, est la relation d’écoute et de confiance réciproque entre le patient et le soignant. En effet, cette maladie est sournoise, insidieuse car on a le plus souvent des symptômes subjectifs ainsi que des bilans paracliniques normaux. De ce fait, l’authenticité des troubles est remise en question et par défaut, les diagnostics psychosomatiques sont avancés en premier lieu.

Dans un premier temps, grâce à la persévérance des patients et de certains praticiens, des résultats encourageants ont été obtenus mais ils restent encore insuffisants.
La deuxième étape doit consister à rallier ces patients authentiquement malades, en souffrance, à l’ensemble des médecins et chercheurs pour parvenir à décoder les mécanismes pathogéniques de ces maladies complexes et aboutir à l’élaboration de protocoles de traitements les plus efficaces.

Quelles que soient les avancées futures, une fois encore, cette entité pathologique nous aura rappelé un des fondements principaux du serment d’Hippocrate :
la Considération Humaine avec l’écoute du malade mais aussi l’Humilité et la Persévérance…..

Dr Raouf Ghozzi
Président de la FFMVT